Je ne vais pas mentir, c'est la pire journée de tournée que j'ai vécu aujourd'hui.
On commence par le commencement, dirigeons nous vers la frontière.
On arrive la bas et voulant nous faire rembourser l'appareil servant à payer les autoroutes du pays, on doit faire demi tour pour nous rendre à la station service la plus proche. Les gardes frontières sont tous souriants ici, et c'est assez rare pour le souligner.
Je vous explique le principe des autoroutes ici, il faut payer un boitier (20€) que l'on colle sur le pare brise comme le télépéage. On paie un minimum de 25€ de crédit qui nous permettra d'être dans les règles. Sauf qu'on a acheté le boitier à Minsk et qu'on avait déjà emprunté l'autoroute pour venir d'Ukraine jusqu'à Minsk. Mais jusqu'alors, pas de soucis.
Revenons à nos moutons, nous allons donc dans la station service rendre le boitier et nous le faire rembourser. Ainsi que la totalité du crédit car il n'avait pas fonctionné que nous sommes passés sous les portiques (comme ceux pour la fameuse écotaxe, vous savez ?). Bonne affaire sur le coup !
On sort de la station service, prêts à faire un bon gros demi tour vers la frontière et à passer une ligne blanche que nous voyons une voiture de flics. On se dit qu'on fera demi tour plus tard, et on repart dans le sens inverse de notre destination pour ne pas se prendre d'amende. Nous continuons un peu plus loin, et nous nous retrouvons sur une autoroute payante, et sans le boitier. Et on se met sur le bas côté attendant qu'un camion passe pour faire le demi tour. Sauf que la voiture de police nous a suivi et qu'elle nous arrête. Je fais bref; après 30 minutes d'incompréhension et de vaines explications, on se retrouve à payer 100€ de bakchich au lieu des 200€ d'amende... Les bâtards.
On fait demi tour et on retourne à la frontière. Le contrôle des passeports prend beaucoup de temps, trop de temps. Un officier vient me voir et me dit que je ne peux pas passer. Pour les autres c'est bon, mais je dois rester ici pour payer ma dette à l'état Biélorusse. Mais quelle dette ?! Je pose des questions, aucune réponse claire. On est en train d'halluciner, la.
Rien à faire, je dois me rendre aux douanes à Grodno pour voir ce qu'il en est. Je prends mon sac à dos, et je me fais conduire par 2 mégères jusque la bas.
J'arrive sur place, et c'est la que le cauchemar commence. Personne ne parle anglais, on est samedi, et il n'y a que quelques personnes de permanence qui sont présentes. Et autant vous dire que ce ne sont pas les plus aimables. Je commence à râler, demandant explication et un mec écrit sur un papier : 16 000$ en me faisant comprendre que c'est ce que je leur devais. Waou, mais c'est quoi ce plan de merde ?!
La nana qui m'a amené et qui était sensé me ramener à la frontière se fait la malle et me laisse en plan. Je récupère le numéro d'Igor, et je lui explique la situation. Il arrive 10 minutes après, et demande des explications aux douanes. Ils l'informe que le van avec lequel nous sommes venu il y a 4 ans de ça est resté sur le sol biélorusse et que je leur doit une taxe pour importation d'un véhicule.
Du grand n'importe quoi, puisque nous sommes repartis avec ce van de location jusqu'en France.
Nous partons maintenant aux services des gardes frontière pour savoir ce que je dois faire compte tenu du fait que mon visa expire à minuit de cette journée. Le gradé semble assez navré et comprend qu'il y a eu une erreur mais nous dit que par expérience, cela va être compliqué d'avoir une prolongation de visa ou un papier me permettant légalement de rester sur leur territoire.
J'ai la boule au ventre, j'ai l'impression que tout se retourne contre moi et que l'étau de l'administration locale est en train de se refermer sur ma gueule.
On trace ensuite chez Igor et je commence à collecter toutes les informations possible pour prouver que le van est en France et non pas ici. J'appelle aussi l'ambassade, leur explique ma situation et le consul me dit qu'ils vont faire le maximum pour m'aider.
La société de location me fournit les pièces nécessaire à ma défense et je les transmet à l'ambassade pour qu'ils les traduisent et les certifient.
Je retourne chez Natasha et Sasha, ce sont eux qui vont me garder tant que l'affaire ne sera pas réglée. Les bureaux ne rouvrant que Lundi matin, je dois prendre mon mal en patience...
Heureusement, je suis entre de bonnes mains, et je tente de rester optimiste pour la suite.